Debussy, un nouvel art de l’écoute
Bien des difficultés de perception que les recensions des premières exécutions de Nocturnes, La Mer ou Ibéria signalent, n’ont pas totalement disparu des réactions de nos contemporains. Où sont donc la mer dans La Mer, ou l’Espagne dans Ibéria ? Quelle est la ligne de démarcation entre la musique pure et la musique à programme ? Ces questions étaient inévitables pour un public qui ne retrouvait pas chez Debussy les descriptions littérales auxquelles il était habitué dans les œuvres de Charpentier, d’Indy, Chabrier ou Roussel.
Pour résoudre cette énigme complexe, les études de la réception de l’époque sont un instrument primordial, mais il se révèle insuffisant à apporter une réponse. Andrea Malvano y a donc associé l’analyse musicale des œuvres.
Debussy aspirait à créer un nouvel art de l’écoute, à établir un contact d’un type nouveau avec ses auditeurs, exigeant de son public un « petit effort ». Il travaille pour ce faire sur des catégories alors inexplorées : l’imagination de l’auditeur, le relativisme, la mémoire involontaire, l’inconscient. C’était, en ce début du XXe siècle, une véritable révolution.
Cette double approche qui associe l’étude de la réception et l’analyse musicale permet de répondre à des questions qui n’ont rien perdu de leur actualité, cent ans après la création de ces œuvres.
PRESSE
• « Musique du silence », par Laurent Mettraux, Revue musicale suisse, 01/06/2023 (pdf de l’article)
• rubrique « pages d chevet » par Laurent Bergniach, Anaclase, 22 juin 2023 (image de l’article)