Une pure volonté de vie
En février 1912, Albert Schweitzer, s’apprêtant déjà à partir pour Lambaréné, donnait à la Faculté de théologie de l’université de Strasbourg ses derniers cours.
Il avait choisi d’analyser les rapports possibles entre les sciences et la religion. Un sujet qui traversera le siècle. On sera peut-être étonné, en le lisant, par la franchise et la radicalité de ses propos, leur modernité. Plus la science s’étend et devient précise, mieux elle nous montre la contingence (le hasard) et le mystère de l’existence.
De là, déjà, le sentiment éthique de « respect pour la vie », mélange de crainte et de vénération. De là, et par la seule réflexion, une religiosité élémentaire, noyau de toutes les « religions historiques ».