Dérives pour Guy Debord

Dérives pour Guy Debord

Sous la direction de Jacob Rogozinski et de Michel Vanni
Le volume contient des contributions de : Gérard Briche, Yan Ciret, Jörn Etzold, Helga Finter, Céline Flécheux, Sandrine Israël-Jost, Anselm Jappe, Vincent Kaufmann, Ciprian Mihali, Jean-Philippe Milet, Frédéric Neyrat, Corine Pencenat, Jacob Rogozinski, Jean-Christophe Valtat, David Vivarès, Guillaume, David Zerbib.

Si la pensée de Guy Debord a gardé toute sa pertinence aujourd’hui, c’est parce que le projet d’émancipation qui l’anime est porté par une critique radicale des moyens destinés à le mettre en oeuvre.

Si la pensée de Guy Debord a gardé toute sa pertinence aujourd’hui, c’est parce que le projet d’émancipation qui l’anime est porté par une critique radicale des moyens destinés à le mettre en oeuvre. Tant il est vrai qu’on ne peut « combattre l’aliénation sous des formes aliénées ». C’est bien là le sens du détournement, ou de la pratique situationniste de la dérive : abolir la séparation sans la renforcer, en la faisant bouger, en y circulant comme en contrebande pour mieux tisser d’autres liens, d’autres rapports. Notre présent, plus que jamais, a besoin d’une critique du spectacle et de son mode d’organisation: pour que les utopies de demain puissent survivre à leur propre mise en images.

Les contributions au présent volume entendent explorer les différents chemins empruntés par la théorie et la pratique debordienne du détournement spectaculaire. Au niveau du sujet et de sa mise en scène tout d’abord, une scène qu’il doit détourner en organisant sa propre invisibilité. Au niveau politique ensuite, parce que le devenir du sujet est inséparable de sa lutte contre une organisation sociale qui entend le réduire à ses produits séparés. Au niveau esthétique enfin, puisque le lieu même de cette séparation marchande s’incarne dans les reflets sensibles livrés à notre contemplation aliénée.

Les trois grandes sections du volume permettent d’aborder la variété de l’œuvre de Debord : 1) Les scènes du moi. Le sujet et sa mise en scène ; 2) Détournements Politiques ; 3) Un Art sans oeuvres.

Le livre se clôt par un texte d’un étudiant, engagé dans les combats sociaux de notre temps. Il a notamment participé aux événements de mars 2006 à Strasbourg : occupation de l’Université et contestation politique d’une portée bien plus large que le seul cadre de la lutte contre le « CPE ». Un tel témoignage nous donne un aperçu direct de ce que peut être une réception vivante de Guy Debord aujourd’hui, illustré en outre par bon nombre d’images et de tracts qui attestent la continuité d’un certain « style » situationniste dans les luttes actuelles.

  • Date de parution : 4 janvier 2010
  • ISBN : 978-2-911087-72-1
  • 27,00 €
  • 14 x 22,5 cm
  • 272 pages
  • 376 g